Je voulais en avoir le cœur net. Mon esprit m'avait-il joué des tours? Si je ne suis plus seul, je vais peut-être pouvoir me renseigner sur les récents événements qui ont marqué la capitale.
Avec vigilance, j'entrepris de poursuivre l'ombre que j'avais aperçue plus tôt. Le mystérieux personnage semblait pressé. Je remonte sur mon vélo et pars scanner les rues. Malheureusement, il était parti bien vite et je ne parvins pas à retrouver sa trace. Je fis des tours dans le quartier de la bourse et terminai par la grand place. Je scrutais les alentours et je tendais l'oreille dans l'espoir d'entendre d'autres voix. L'opération fut malheureusement soldée par un échec.
Comme j'avais beaucoup roulé aujourd'hui, je pris le temps de m'asseoir en face de l'Hôtel de ville. J'avais pris une pomme pour le goûter. A peine en ai-je croqué deux bouchées que j'aperçus, sortant de l'hôtel de ville, un petit groupe de personne. J'allais me planquer derrière un pilier afin d'observer la situation.
Les personnes de ce groupe semblaient bien se connaître, ils portaient d'étrange vêtements, enfin je veux dire que ceux-ci avaient l'air de venir d'une époque passée. Leurs tenues me faisaient penser à à celles décrites dans les récits du début du 20ème siècle : des longs manteaux de couleurs grises ou brunes, des chemises ainsi que des gilets de costumes, certains portaient des hauts de forme et des pantalons lignés. Tous semblaient porter un blason sur un de leurs vêtements. Je croyais distinguer une tête de rhinocéros. Plutôt curieux, me dis-je.
- Ne bouge pas !
Un frisson parcourut mon corps. J'avais été repéré par un de leur camarade qui pointait une arme dans mon dos.
- J-je ..., bégayais-je.
- Ne dis rien et suis moi, dit-il sèchement.
Un peu plus tard...
- Qui es-tu?, demande un premier gus.
- Tu ne nous ressembles pas, tu ne portes pas nos armoiries. Es-tu un espion?, enchaîne une deuxième personne.
- J-je ... Je me prénomme ...
- Fais-tu partie d'une des 5 familles?, dit un troisième en me coupant.
- Une quoi? Je ne vois sincèrement pas de quoi vous parlez... Pour être honnête avec vous, je ne sais pas trop ce qu'il se passe en ce moment.
- Ne détourne pas la conversation! Alors? Oui ou non?, répète le deuxième.
- Non et je ne sais pas ce que sont ces 5 familles!, dis-je, énervé.
- C'est cela oui! Dans ton intérêt, tu ferais mieux de cracher le morceau ..., dit le premier, avec un ton menaçant.
- Assez. On va tous se calmer.
Une voix autoritaire s'elève derrière le groupe. Cela doit être le chef. Il s'avance
-Je n'ai pas l'impression qu'il nous ment. Regardez les vêtements qu'il porte, je n'ai jamais vu ça autrefois. Cela semble plus moderne. Je crois que nous allons t'écouter calmement. Tu n'as pas l'air hostile.
La tension descendit d'un cran. J'expliquai ma situation, le réveil, l'incompréhension, les dégâts et la disparition de toute la population ou presque.
- Voilà, c'est tout ce que je peux vous dire. Je suis à la recherche de réponses. Et vous tous, comment avez vous débarqué ici?
- Comme toi, nous nous sommes réveillés ici. Seulement, cela fait déjà une semaine que nous avons émergé. Nous venons de Bruxelles mais tout a tellement changé. Tout est soudain plus moderne. Nous ne savons pas plus que toi pour la catastrophe mais une chose est sûre, les familles rivales nous ont suivies.
- Les familles rivales? demandai-je.
- Oui, nous nous disputions les différentes communes de la ville. Nous sommes la famille de Rhinhorta. Tu peux le voir grâce à nos armoiries. Enfin, comme la ville semble avoir subi les dommages de la guerre, nous cherchons à récupérer les actes de propriété des communes.
Veux-tu te joindre à nous?, demanda leur chef.